Les deux éléments qui en font une affaire gouvernementale

Je suis toujours en danger de mort dans cette affaire criminelle d'État.
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Par lionel, 26 août, 2020

Lorsqu'il y a des débordements de quelques agents, de notaires couverts par des magistrats (franc-maçonnerie par exemple, mais pas seulement), les gens s'empressent de dire qu'il ne s'agit que d'une affaire locale, circoncise, en insistant sur le point que rien n'engage l'État et ceux qui le dirigent.

Dans l'affaire qui me concerne, même si elle commence avec un colonel français au Congo qui donne des instructions à des procureurs d'Aix-en-Provence, ça pourrait, au premier abord quand « on ne gratte pas trop », ressembler à un débordement local, avec des procureurs et policiers locaux (Istres et Aix-en-Provence) qui feraient du zèle.

Sauf que deux éléments viennent balayer l'hypothèse d'un excès local et prouvent une organisation dirigée par des fonctionnaires de l'État : la centralisation d'un nombre phénoménal de dossiers au sein du ministère de la Justice et les ordres téléphonés depuis une officine ministérielle parisienne à des policiers niçois.

 

La DACG centralise 50.000 dossiers sur toute la France

L'information a fuité lors de l'affaire Fillon. Celui-ci a été premier ministre sous Sarkozy et connaît les rouages de l'État. Lorsqu'il se fait prendre la main dans le sac et, de fait, perdant de la présidentielle, il invoque un prétendu « cabinet noir de l'Élysée ». Or celui-ci n'existe pas. Mais les remous occasionnés font qu'une partie de l'appareil d'État est dévoilée.

Gelli : 50.000 dossiers remontés à la DACG

(lien vers l'article en ligne : L'Express du 4 avril 2017)

Le fait que des dossiers, certains couvrant des affaires criminelles, aient été remontés vers Paris, en font une affaire d'État : ce ne sont plus des excès de quelques magistrats ou personnalités locales qui sont concernés, mais bien le souci, de la part de personnes au pouvoir (ministère de la Justice, gouvernement…) de contrôler des affaires pour soit les étouffer (au détriment des victimes, dont je fais partie), soit les détourner pour d'autres fins (à tort ou à raison, par exemple l'affaire Fillon).

En 2019, à l'occasion du procès Urvoas (le nom d'un précédent ministre de la Justice qui avait fait fuiter ce genre d'informations), on apprend que ces milliers de données étaient constituées par des « fiches d'action publique » (FAP).

Fiches d'action publique par la DACG

(Lien vers l'article de L'Express)

Il est important de noter que ces milliers de fiches sont réalisées par la DACG et non pas par les différents parquets. J'insiste sur l'auteur de ces fiches : c'est la DACG, une branche du ministère de la Justice, et ses différents fonctionnaires.

En 2014, la DACG avait déjà créé une fiche à mon encontre, alors que ce n'était que 5 ans plus tard qu'une policière porterait plainte contre moi. Mon affaire, tout comme celle de plusieurs milliers ou dizaines de milliers de personnes, relèvent d'une action de l'État, une action d'individus qui détiennent une certaine forme de pouvoir (le pouvoir exécutif au sein d'agences gouvernementales), et qui est mise en place contre nous les victimes. Il va y avoir 2 types de fiches : celles qui veulent « protéger » certaines personnes, comme des ministres ou des proches d'hommes ou femmes politiques (c'est le cas de l'affaire Urvoas), et celles qui vont créer des pièges pour faire tomber des citoyens innocents (c'est la majorité des 50 000 cas recensés, dont le mien).

Si ces fiches avaient été émises pas les parquets, et remontées à la DACG, on aurait pu penser qu'elles n'étaient pas forcément lues. Mais dès lors qu'il s'agit d'agents du ministère de la Justice qui établissent les synthèses de ces affaires criminelles, alors la question de la connaissance ou non des différents cas ne se pose plus : nous arrivons à l'orchestration de crimes depuis les organes du pouvoir exécutif. C'est une affaire d'État !

 

Le piège tendu avec le véhicule de police  administratif est orchestré depuis Paris

Le second point concerne la coordination de la « gestion » de ces affaires (par « gestion », j'entends, le cas échéant, l'application de magouilles, de pièges, de trafic d'influence avec des magistrats, etc.).

Un rappel important sur le piège qui m'a été tendu : il l'a été avec un véhicule à plaque administrative qui n'aurait pas dû exister ; ces plaques avaient commencé à être retirées dès 2008, jusqu'au 31 décembre 2013. Or, ce type de véhicule, immatriculé dans les Alpes-Maritimes a été utilisé dans un département non-adjacent, les Bouches-du-Rhône, département dans lequel les parquetiers et policiers n'étaient pas censés en connaître l'existence (puisqu'ils n'étaient plus censés exister).

Je reformule pour que vous soyez sûr de bien comprendre : les policiers et les procureurs des Bouches-du-Rhône, s'ils voulaient me tendre un piège, ils n'auraient jamais dû savoir que dans un autre département, les Alpes-Maritimes, il existait ce genre de véhicule particulier, qui n'était plus censé circuler ainsi, et donc ces policiers et procureurs n'auraient pas pu faire appel à cette voiture spéciale. Or, ils l'ont fait. Si des policiers ont pu utiliser cette voiture c'est parce qu'ils étaient coordonnés entre différents départements par un service plus haut qui les chapeautait : un service d'État.

Il faut se rappeler des termes très précis de la juge Marion Menot (qui à une autre occasion intervient aussi dans mon affaire) qui racontait que les procureurs recevaient des ordres téléphonés pour étouffer certains scandales.

Coup de téléphone

Après, il y a différentes manières d'appliquer la « discrétion » pour enterrer une affaire : tendre un piège pour faire passer une victime pour un fou, que plus personne n'écoutera, est extrêmement discret, mais ça constitue un crime lorsque cet internement est arbitraire.

Le coordinateur de ce piège se trouve à la DACG, dans le sous-bureau de la police judiciaire. À l'époque de mon affaire, en 2014, il s'agissait d'Olivier Rabot.

L'orchestration de ce piège à mon encontre (ainsi qu'à l'encontre de plein d'autres innocents, inconnus et oubliés) ne constituait pas une attaque personnelle, il n'y avait personne à défendre : Viciana n'interviendra que 4 mois plus tard, Bernardini 2 mois plus tard, le colonel Tomalak était oublié à l'époque, etc. Il n'y avait personne à défendre face à moi, sinon que l'arbitraire d'une prétendue « raison d'État ».

Ces gens-là se disaient :

« M. Aubert demande à être indemnisé par l'État pour l'affaire foirée de la rançon ? Nous lui refusons ce droit et nous allons lui tendre un piège pour l'envoyer en hôpital psychiatrique. »

 

Pour aller plus loin

>> Le piège tendu avec les policiers en planque