Je suis toujours en danger de mort dans cette affaire criminelle d'État. |
Les internements abusifs, dans toute la France et certainement dans une trop grande majorité de pays, sont un fléau pour nos démocraties.
Les témoignages sont assez nombreux. Parmi quelques cas connus, il y a Nobert Jacquet, lanceur d'alerte, qui avait dénoncé des choix technologiques sur les Airbus A320, qui ont entraîné des accidents mortels, et le professeur Jean-Louis Caccomo, qui avait dénoncé un trafic de diplômes, interné trois ans à la demande de son supérieur hiérarchique à l'université de Perpignan. Ce sont des cas connus, mais ils cachent une multitude de simples inconnus qui sont détruits de cette façon.
J'avais calculé que le nombre d'internements abusifs (reconnus après quelque temps et les personnes ont été libérées) était de 60 personnes chaque semaine sur toute la France. Mais peu importe le chiffre précis, qu'il y en ait 3, 50 ou 200 chaque semaine, ce sont des internements de trop ! Il devrait y en avoir aucun.
Pour ce qui me concerne, on a voulu, à deux reprises, m'interner, sur la base de faux documents établis conjointement par des policiers véreux et des psychiatres : les docteurs Nourredine Karchouni en 2014 puis Gilbert Fabre en 2019-2020.
Jusqu'à ces dernières années, je n'avais pas fait de lien avec les hôpitaux psychiatriques, jusqu'à ce qu'un fait divers me fasse prendre conscience d'une autre réalité.
Le violeur de l'hôpital de Martigues
Ce sont deux articles parus dans le quotidien La Provence qui m'ont ouvert les yeux. Le premier titre « Un vigile de l'hôpital du Vallon soupçonné de viols » et le second « Double peine pour les victimes du vigile soupçonné de viols ». Ils racontent l'histoire d'employées féminines de l'hôpital psychiatrique du Vallon (celui où ils ont essayé de m'interner) qui se faisaient de temps en temps violer par un cadre responsable de la sécurité du même hôpital.
Les faits ont été mis en lumière en 2017, à l'époque où la Terre entière balançait des noms de célébrités avec le mot-dièse #MeeTo.
Mais à Martigues, il en va différemment. Lorsque les faits sont parus dans La Provence (uniquement ce journal ; le second média de la région, radio Maritima qui est gérée par la ville de Martigues, n'a pas trouvé utile de parler de cette affaire), le salarié violeur s'est fait mettre en arrêt maladie le temps que les femmes qui avaient porté plainte pour viol se fassent licencier, puis cet homme a réintégré son poste. La direction de l'hôpital a toutefois pris des mesures : interdiction de recruter du personnel féminin aux côtés de ce violeur.
Plus précisément, en octobre 2017, trois femmes portent plainte. L'homme est placé en détention provisoire. Il reconnaît les actes sexuels, mais affirme que les femmes étaient consentantes.
La question de savoir si les femmes étaient forcées ou consentantes aurait dû être réglée par une cour d'assises ultérieurement, sauf qu'il y a eu un retournement de situation.
L'homme affirmait être protégé. Il est ensuite libéré. Toutes les femmes perdent leur travail, dont les trois qui avaient porté plainte. L'homme retrouve son travail. Ce n'est pas écrit dans l'article, mais au travers de la lecture des faits, il apparaît plus que probable que les femmes aient été « conseillées » de retirer leur plainte.
Il y a donc à Martigues un salarié violeur protégé par la direction de l'hôpital.
Le viol est un crime. Comment un criminel peut-il continuer ainsi à violer en toute impunité ? Pourquoi ? Et surtout qu'à la même période en France et aux États-Unis des personnalités plus connues tombent pour des faits similaires.
Je vois une hypothèse : cet homme connaît des secrets pires que les viols qu'il commet, et ce sont ces secrets qui lui procurent l'impunité. Sur l'échelles des peines de prison (parce qu'il faut un repère), le viol est puni de 15 ans. Quelles sont les crimes qui sont punis plus gravement ? L'internement arbitraire… C'est du 30 ans de prison.
Le SMS reçu en 2014 et la vérification d'une hypothèse
C'est alors que je prends conscience d'un SMS que j'avais reçu en 2014 au moment où les policiers voulaient m'interner. Ce jour-là, j'avais pris la fuite et ils n'avaient pas pu m'attraper. Je pensais à l'époque que c'étaient des policiers qui étaient venus m'arrêter et m'emmener à l'asile. Mais je me trompais. Les policiers arrêtent les gens pour les conduire dans des commissariats ou devant des juges, pas dans des hôpitaux.
J'acquiers tardivement, début 2018, la quasi-certitude que cet homme, le violeur de l'hôpital, était en réalité chargé d'aller chercher des victimes de ce système mafieux régional. C'est ainsi qu'il peut être protégé à haut niveau : au niveau de la justice des Bouches-du-Rhône.
Je vais chercher à vérifier cette piste. Je parle bien de vérification d'une hypothèse. C'est important de noter que je ne pars pas tête baissée à affirmer telle ou telle théorie complotiste. Non, je veux juste vérifier si ce violeur correspond à l'homme qui a tenté de m'attraper quelques années plus tôt.
SFR
Le numéro 06 25 60 89 33 est attribué par SFR. Je leur envoie une lettre précisant le contexte dans lequel je me trouve, et j'explique que l'identification de l'homme qui a essayé de m'arrêter permettra de me mettre en sécurité.
SFR ne répond pas à ma demande. Je les assigne alors devant le tribunal pour obtenir cette communication. [Lien pour télécharger l'assignation au format PDF]
SFR me tombe dessus, me réclame, en plus du remboursement de leurs frais d'avocat, 1000 € pour de prétendus dommages-intérêts. Je passe sur des anecdotes invraisemblables et je me retrouve contraint à abandonner ma demande.
Cette histoire n'est pas anodine, car SFR connaissait l'identité du détenteur du téléphone et en me poussant à l'abandon, SFR voulait protéger cette personne.
Le directeur de l'hôpital Barthélémy Mayol
L'hôpital psychiatrique du Vallon à Martigues, tout comme celui des Rayettes, sont placés sous la gestion d'un ensemble hospitalier général. En 2015, un nouveau directeur, Bartélémy Mayol, est muté à Martigues. Il n'était donc pas en place quand ils essayé de m'attraper quelques mois plus tôt. Ce point est important car il montre que le directeur n'aurait, en théorie, pas grand chose à craindre car il n'était pas responsable. (Toutefois, la gestion de la crise des salariées violées a été incroyablement mauvaise.)
Pour réussir ses démarches, il faut parfois se mettre à la place des personnes auxquelles on s'adresse. J'imagine ce directeur qui reçoit ma lettre (si d'ailleurs son secrétariat ne la court-circuite pas et la lui transmet) : il ne va pas s'embarrasser avec mes questions, et il jette ma lettre à la poubelle pendant que je serais là à espérer une réponse. Donc, pour ce directeur, un courrier préalable est une perte de temps, j'envoie directement un recours auprès du tribunal. [lien vers le PDF]
L'affaire va prendre une tournure incroyable : la veille de l'audience, le directeur ne m'a toujours pas fait parvenir ses conclusions. Je demande donc et obtiens un premier report pour que le directeur se mette en conformité. Mais pareil, la veille de la seconde audience, je n'ai toujours pas les conclusions. Je me méfie de cette situation où certains juges peuvent déformer ce qui se dit à la barre et j'insiste pour avoir des écrits : eux, on ne peut pas les trafiquer. Mais ce n'est pas suffisant, je sens un piège. Je demande alors à ma grand-mère de me représenter (elle en a le droit). D'abord c'est elle la première victime de l'affaire de la rançon. Ensuite elle connaît ma situation, elle sait que je n'ai jamais été interné, etc. Elle pourra répondre aux questions de la juge pour ce qui concerne l'affaire.
Un nouveau piège avec la participation de la juge
J'ai eu du flair d'envoyer ma grand-mère à ma place, car effectivement la juge avait prévu de me piéger. Je me demande même s'ils n'avaient pas prévu des infirmiers ce jour-là pour m'arrêter et m'interner. Le directeur était, lui, venu les mains dans les poches. La juge va se mettre en colère contre ma grand-mère, sans raison apparente. Avec le recul, je suis certain qu'ils allaient m'inventer des paroles. Le problème, c'est que je n'étais pas là pour qu'ils puissent prétendre m'entendre.
Alors que va faire la juge Lefèbvre-Ibanez ? Elle va rendre une ordonnance dans laquelle elle va inventer que j'aurais été interné d'office. Le mensonge de la juge est énorme, cosigné par la greffière Mme Bosch-Maurin.
La création d'un « faux intellectuel » est très grave de la part d'un juge et de la greffière qui le cosigne : pour les magistrats comme pour les policiers, en raison de leur fonction, c'est un crime puni de 15 ans de réclusion après un passage devant une cour d'assises.
Ce qui m'arrive, ces faux documents établis à mon encontre, ne sont pas anodins. La juge ne va pas risquer sa carrière sans aucune raison contre moi, qu'elle ne connaît même pas. Avec certitude, elle répond à des instructions. On dit que les juges seraient indépendants. Ce n'est pas vrai.
Le maire de Martigues, Gaby Charroux
Un hôpital public n'est pas dirigé par son directeur qui a les pleins pouvoirs. Non, il y a un organe de direction, avec des administrateurs. L'un d'eux est le maire de Martigues, Gaby Charroux. Il a été élu sous l'étiquette « Front de gauche » avant de redevenir communiste.
Je lui avais écrit durant plusieurs années et interpelé sur les réseaux sociaux. En vain. À l'occasion des législatives où il a mis en place son remplaçant Pierre Dharréville, je l'avais croisé sur le marché d'Istres et il faisait clairement partie des gens qui, à mes yeux, sont corrompus par le système. D'ailleurs il est copain avec François Bernardini, ce n'est pas sans raison. En 2017, avant l'affaire des viols, j'avais déjà porté plainte contre lui.
Quand il y a eu l'affaire des viols à l'hôpital, il s'est abstenu d'intervenir contre le violeur. Je pense qu'il profite du système des internements abusifs, que c'est la raison pour laquelle il a fermé les yeux sur le dysfonctionnement de la direction de l'hôpital, et que le média local, Maritima, organe de presse de la ville, a passé l'affaire sous silence.